ONE-SHOT JDR

ONE-SHOT JDR
ONE-SHOT JDR, jeux de rôles proposés gratuitement chaque mois par Alexandre Guillemaud en paternariat avec les associations toulousaines ou à domicile.

dimanche 7 décembre 2014

Scénario AUBERGE MEDIEVALE

L'AUBERGE MÉDIÉVALE



À l’aventure compagnon, c’est à l’auberge que nous partons !
Ce soir, ce n’est pas dans un donjon, ni dans une forêt maudite ni une grotte humide là où nous allons. Il s’agit juste d’une auberge médiévale ! Vraiment, cela vous étonne ? Et pourtant c’est souvent dans ce genre d’établissement que commence une aventure. Si vous ne réparez pas des chaises en bois, traversez les forêts, les ponts et venez connaître votre destin. Même si vous n’avez que dix sous en poche, mon ancêtre Gurdil, tavernier de profession, vous offrira bien une bière du donjon et nous écouterons ensemble la complainte de la serveuse… Allez, marche barbare… Et Guerrier, Chevalier, Artiste, Moine et Marchands amenez ce boulet même pas Mage avec vous ! Enfin massacrons-nous dans la taverne !

CASTING

Magicia LUMINORIS (Magicienne en herbes)
Dans cette auberge où l’on s’est rencontré, des soldats j’ai bousculés. J’aurai dû le prévoir. Si j’avais su ce sortilège ça n’aurait jamais du arriver. Pour votre désespoir je l’avais malheureusement oublié. Si j’avais eu mon parchemin taché de vin, j’aurai bien pu le deviner. Y en a bien quatre qui voulaient me frapper. C’est mon chat noir qu’ils ont piétiné. Alors que je voulais m’échapper, c’est dans la cave qu’ils m’ont retrouvée. Mettant de quelques pas reculée, une boule de feu je leur ai lancée. Mais d’aussi prés je les ai ratés. Si j’avais eu ce vieux grimoire j’aurai sans doute mieux visé. S’ils n’avaient pas pris ma baguette, celle qu’ils ont mise en miette, je les aurais tous brûlés. Mais ceux sont les tonneaux d’alcool qui ont flambé, mettant le feu à la toute la maisonnée. C’est bien dommage que pour vous je fusse mage. Car c’est cette auberge que j’ai ruinée.

Père Gabriel ANGELUS (moine)
Vos sandales aux pieds et encapuchonné sous votre bure en laine, la route est longue jusqu’à St Jacques de Compostelle. Mais la prière quotidienne est votre sacerdoce. Elle a le mérite de vous aider à avancer et de supporter les douleurs de vos pieds en sang. Vos talents d’herboristes soignent vos blessures physiques tout autant que la viande séchée rassasiasse votre ventre et votre gourdasse réconforte votre cœur d’hypocras. Toutefois, vos rations se raréfient quand la chaleur d’un foyer vous redonne confiance en votre bonne étoile du berger. Que les saints soient exaucés. Si Dieu vous a démuni de vos biens existentiels, il a certainement rempli de bonté le cœur de l’aubergiste ou celui d’un des clients pour vous offrir le gîte et le couvert. Vos vœux de pauvreté et d’abstinence à la tentation ne vous priveront pas d’un peu de chaleur après tant de nuits glaciales et des journées froides. Et si quelque malade vous demande quelques soins ou bénédictions, vous serez heureux de leur venir en aide gracieusement au nom d’un Dieu bienveillant et généreux. Et pour les gens mauvais vous savez comment les aider à trépasser pour une vie meilleure. Amen !

Saturnin (représentant en vin)
Loin de chez vous, votre parlé et la danse de vos mains habiles font de vous une attraction pour les passants comme pour vos clients. En effet vous vantez les bienfaits de votre vin romain. Selon vous, l'hypocras soignerait tous les maux et épargnerait le monde de guerre si tous nous en partagions ensemble le breuvage. Les épices rares et chères associées au sucre du miel le rendent doux au palais et suave dans la gorge. Bien que délicat il se boit à volonté toute la journée et accompagne tous les mets. Grâce aux épices il permet une meilleur digestion et qui dit bon plat dit bon œil. Votre vin est sans égal avec ce breuvage colorée à la pisse venue du nord. Même le fils de l'Homme le sanctifia en son sang.

DLUL (chevalier du temple)
Paladin de Dlul (Dieu du sommeil et de l’ennui), vous effectuez des prières pour votre Dieu tout en dormant et en parlant d’une voix soporifique. Vous ne rejoignez une équipée que pour protéger votre couche et gagner de l’argent. En effet, vous rêvez d’acheter une puissante relique : le Polochon mystique. Comme Dlul bénit le repos du guerrier, vous possédez le sablier du sommeil afin d’endormir vos cibles. Vous ne vous servez donc pas de vos armes au combat. Aux campements et aux auberges vous aimez vous entourer d’oreilles captives et compatissantes qui apprécient d’entendre le ronflement de vos milles mésaventures jusqu’au bout de la nuit.

VANDERBEURK (négociant en cervoise et hydromel)
Ventripotent et affable vous aimez manger et boire à foison. Nul doute que vos rousseurs et vos blondeurs rappellent l'or du cidre, de la cervoise, de l'hydromel ou encore de la niôle. Que ce fussent poires, pommes, houblon et orge, des fruits et des céréales, vous n'en vendez que le jus acide et sucré de miel. Des plus doux au plus fort des alcools, vous vantez leurs bienfaits. Car boire et pisser fait de l'homme un guerrier à la bataille comme dans les champs. Et quelle femme ne saurait résister à un homme ivre de passion. Le panel de vos alcools supplante de loin cette boisson à la couleur du sang et sentant les pieds puants de ceux qui l'ont pressé. Et les épices ne sont là que pour en masquer le mauvais goût. La bière du donjon, c'est nous qui la brassâmes. La bière du donjon, c'est nous qui la vendons. La bière du donjon c'est vous qui la buvez. La bière du donjon, c'est vous qui la pissez. La bière du donjon c'est nous qui la rotâmes. La bière du donjon, c'est nous qui la gerbons.

Connard LE BARBAN (barbare)
Recouvert que d'une peau, vous sentez la bête. Et si votre ventre cri famine comme votre bourse est vide, vous grognez plus que vous ne parlez. Dans une hutte vous avez grandi. Pour vous rendre fort et hardi, enfant vous preniez des gnons. L'acier tranchant c'est votre vie, Oui, vous aimez les bastons. Si dans vos veines coule la bière du donjon, il vous faut toujours du pognon. Vous n'êtes pas brave, valeureux et charmant comme les pieux templiers et les preux chevaliers. En effet, rares sont ceux de ces armurés qui vivent assez longtemps pour entendre chanter leur chanson. Si quelques uns vous croient bête, vous saurez prendre leur or et leur couper la tête. Même devant ces fantaisistes mages ou sorciers, vous ne vous cassez pas la tête pour monter à l'assaut. Par le fer des haches de bataille, vous tailler leur chair et broyer leurs os. Ainsi vous marchez dans les entrailles de ceux qui vous ont traité de conard et de barbare.

Juste LEFER (routier mercenaire)
Je viens d’un tout petit village si pourri qu’il n’a pas de nom. J’avais à peine labouré deux heures que j’entendis les tambours de guerre. De chaque côté du champ deux armées épées et boucliers levés commençaient les hostilités. Au milieu des terres et de mes cochons, j’étais dans la mêlée.
Couvert de lisiers, de sang et d’entrailles, sentant la mort, seul survivant, dignement je me suis relevé. Ma ferme en cendre, j’étais ruiné. Mais après la bataille j’ai trouvé ce brogne troué et cette arme rouillée. Ainsi je suis parti bien décidé de devenir un grand routier…

Diabolo CANTORE (troubadour, jongleur)
Ménestrel, vous êtes un musicien très – voire trop – poétique, récitant vers sur vers et accessoirement le souffre-douleur de quelques barbares et soldats. Vous savez danser, jongler, jouer des instruments à corde et à percussions. Grimper aux arbres et flatter vos interlocuteurs vous a sauvé la vie plus d’une fois. Avec vous le spectacle est garanti. Et vous savez vous payer quelque soit le prix.

Virginia KRYSTAL (courtisane ensorceleuse)
La jambe légère, le décolleté profond, je suis une damoiselle au sourire éclatant. On peut me parler bagatelle sans que je m’échappe en hurlant. Mes grands yeux et mes cheveux longs ont tout pour charmer le manant. Je saurai être une courtisane ensorceleuse et chantant, mais sans client, je paie ma couche en tant que serveuse à la taverne du cochon. Ne me sont épargné aucun tourment de la part de tous ces poch'trons. Quand le dernier poivrot s’est endormi et que d’autres poussent leur ronflons, je ramasse les cruches et les litrons, balaie les restes de la nuit.
Ivre de fatigue bien plus que de bière, dans ma chambrette sous les toits, je m’étale sur ma couche solitaire après avoir chassé les rats. Et dans mes rêves je suis une princesse qui n’astique aucun jouvenceau. Le fils d’un roi me fait promesse de m’offrir son nom et son château. J’oublie un temps ma vie de rien, les cruches à bière et le graillon. Un jour, c’est sûr un noble châtelain m’emmènera à son donjon.
Alors pourquoi ne suis-je pas princesse couverte d’or et de bijoux ? Alors pourquoi ne suis-je pas duchesse avec des sujets à genoux ? Pourquoi ne suis-je pas Comtesse avec mille chevaliers à mes pieds ? Si un jour on m’admire comme il me sied, je ne serai plus celle que chaque soir l’on fesse.
Quand bientôt l’aube point à l’Horizon, au clocher répond mon oraison. Je me lève sur mes deux pieds et descend allumer la cheminée. A quatre pattes sur le plancher, alors que je suis à la corvée, vient me prendre par-derrière le pervers et lubrique patron.
C’est ainsi que commence sur les genoux une nouvelle journée à l’auberge du cochon. J’aurai dû le prédire par les cartes ou le voir dans ma boule de cristal. Si l’avenir jamais ne se dévoile pour soi, les lignes de la main je vous lirai ce soir.